BASTIANINI SAVAIT QU'IL AVAIT UN COUP à JOUER : "J'EN AI PROFITé"

Enea Bastianini a créé la surprise en allant chercher la médaille d'or dans la course sprint de Buriram, ce samedi. Qualifié en première ligne, l'Italien a tiré son épingle du jeu dès le premier virage, se faufilant tandis que Jorge Martín gênait Pecco Bagnaia en tentant de faire un gros coup dès l'extinction des feux. Or, en Thaïlande, ils le savent tous, se placer devant d'emblée c'est déjà faire une bonne partie du chemin vers la victoire.

Alors qu'à l'issue de la première journée d'essais, il disait viser le podium, Bastianini a donc montré qu'il avait en réalité de la réserve. "Je vous ai menti !" rit-il de bon cœur à l'heure du débrief avec les journalistes, avant d'admettre que lui-même ne s'imaginait pas si haut classé. "La course d'aujourd'hui a dépassé mes attentes. Les qualifs ont été super, mais au vu de mon rythme, je n'étais pas prêt à gagner aujourd'hui."

"Je dois dire que partir devant m'a avantagé. On sait que c'est mieux. On a plus de mal quand on est derrière, surtout avec l'avant, alors c'était important de réussir à sortir du virage 1 en tête", poursuit-il. "L'erreur de Jorge, disons, a été de plonger un peu trop sur Pecco et j'en ai profité. Ensuite, j'ai essayé d'attaquer fort pendant trois ou quatre tours, toujours plus."

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Cette stratégie, il y avait pensé avant le départ : "Je savais que le premier virage serait essentiel. On avait ça en tête. Après, une fois que je me suis retrouvé premier, je savais que le premier tour était important pour essayer de prendre le rythme. Plus j'y arrivais tôt, plus ça me permettait de m'échapper. Je ne m'y attendais pas forcément, mais je l'espérais, j'avais ça en tête."

"Quand je me suis retrouvé en première position après le premier virage, dans ma tête je me suis dit que je devais pousser pendant trois ou quatre tours pour essayer de mettre de la distance. J'ai pris des risques pour le faire mais c'était le bon choix. Ensuite, j'ai très bien géré la situation parce que pendant toute la course, mon avance sur le pilote de derrière est toujours restée autour de 1"3 et 1"4."

VIDÉO - Le résumé de la course sprint du GP de Thaïlande

Ce succès, le deuxième qu'il obtient en course sprint cette année, tombe à point nommé et lui permet de refaire une partie de son retard sur Marc Márquez, avec qui il est en bagarre pour la troisième place du championnat. Mais les points en jeu demain pèseront plus lourd encore, or Bastianini sait qu'il n'est pas encore prêt à rééditer cette performance.

"On est tout le temps compétitifs pour les qualifs, à part peut-être en Australie où j'étais un peu déçu mais sinon on l'est, et aussi dans la course sprint : c'est mon cinquième podium consécutif. Par contre, on a plus de problèmes sur la longue distance. Il faut qu'on résolve ça pour les trois courses restantes", prévient-il.

"La course de demain sera probablement un peu différente parce qu'il faut qu'on comprenne quels pneus choisir. On est un peu à la limite avec [le plus] soft [à l'arrière], mais j'étais aussi à la limite à l'avant. Il faut qu'on regarde si on peut essayer le hard demain matin. Ça n'est pas facile, je crois qu'aucun pilote ne l'a essayé."

"C'est une belle bagarre pour tout le monde, aussi bien moi que Pecco, Marc et Martín. On est tout le temps très proches les uns des autres", ajoute-t-il. Conscient qu'il faudra à nouveau se frotter aux hommes forts du championnat demain, il compte s'y préparer. "Je ne sais pas ce qui s'est passé derrière moi, je n'ai pas d'yeux dans le dos ! Il faut que je revoie la course sprint pour recueillir des infos en vue de demain."

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2024-10-26T14:09:48Z